Propriété de Mandet Christophe

Proton

Le proton, le consituant électriquement chargé du noyau

Structure du proton
Le proton est l'une des deux composantes du noyau de l'atome avec le neutron, auquel il ressemble beaucoup. Sa charge électrique, qui est positive et inverse de celle de l'électron, est considérée comme unité de charge élémentaire. C'est une particule extrêmement petite, mais dont le rayon a été mesuré : un millionième de milliardième de mètre. Malgré sa petitesse, le proton est un objet complexe : on décèle en son sein des corpuscules plus élémentaires, des quarks. Pour les phénomènes liés à la radioactivité, le proton peut être considéré comme élémentaire.
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Neutron

Le neutron, compagnon neutre du proton ...

 

Structure du neutron
Le neutron est l'une des deux composantes du noyau de l'atome. Le neutron peut être considéré comme un proton qui a perdu sa charge électrique. C'est aussi une particule extrêmement petite, dont le rayon est également un millionième de milliardième de mètre et composé aussi de corpuscules élémentaires, des quarks. À l'état libre, le neutron est instable, mais à l'intérieur du noyau, il est stable. Son absence de charge électrique, lui permet d'être capturé facilement par des noyaux et d'y provoquer, le cas échéant, des réactions nucléaires.
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Isotopes

Des variantes d'un même atome ...

Les trois isotopes de l'hydrogène
L'atome d'hydrogène a deux isotopes : le deutérium et le tritium. Son noyau se réduit à un proton. Le noyau du deutérium est formé d'un proton et d'un neutron ; celui du tritium d'un proton et de deux neutrons. La charge électrique des trois noyaux est la même. La présence de neutrons ne modifie pas le comportement de l'électron unique qui gravite autour du noyau. Les propriétés chimiques sont identiques. Par contre, les atomes du deutérium et du tritium sont deux et trois fois plus lourds que l'hydrogène. Le deutérium est stable, mais rare. Le tritium est instable et radioactif.
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Uniquement présents dans le noyau et dépourvus de charge électrique, les neutrons jouent un rôle négligeable pour ce qui concerne le reste de l'atome, en particulier les propriétés chimiques. Les physiciens appellent « isotopes » ces variantes jumelles d'un atome, dont le noyau diffère seulement par le nombre de neutrons.

Un exemple est celui de l'hydrogène et de ses deux isotopes, le deutérium et le tritium. Les cortèges électroniques sont réduits à un seul électron, car le noyau de l'hydrogène, du deutérium et de tritium n
'ont qu'un seul proton. Les propriétés chimiques, la lumière qu'ils émettent et absorbent sont les mêmes. Par contre le deutérium est deux fois plus lourd que l'hydrogène (un neutron dans le noyau) et le tritium trois fois plus lourd (deux neutrons dans le noyau).

Les isotopes de l'élément carbone constituent un second exemple. Un atome de carbone normal est composé de 6 électrons. Son noyau comprend 12 nucléons, 6 protons et 6 neutrons. Le cortège électronique n'est pas perturbé par l'ajout ou le retrait de neutrons qui ne modifie
pas la charge électrique du noyau. Les propriétés chimiques restent les mêmes. L'atome est plus lourd ou plus léger, mais demeure du carbone.

Variantes d'une même espèce chimique, les « isotopes » différent surtout par leurs propriétés nucléaires. Contrairement au cortège électronique et aux propriétés chimiques, l'ajout ou le retrait de neutrons a des effets sur le noyau. Il modifie son équilibre et conduit a des instabilités. Ainsi l'isotope 14 du carbone avec 8 neutrons, le Carbone-14, est radioactif. Cet isotope instable du carbone est produit
dans l'atmosphère. La présence de carbone-14 est utilisée pour dater des vestiges anciens.

L'uranium est constitué de deux isotopes, l'uranium-235 et l'uranium-238. Le premier, présent seulement à raison de 0,7 %, utilisé dans les réacteurs nucléaires car il est fissile, alors que l'uranium-238 ne l'est pas.

Les isotopes radioactifs ont disparu à quelques exceptions près : quand leur durée de vie est très longue (cas de l'uranium), quand un mécanisme naturel les renouvelle (c'est le cas du carbone-14 et des descendants de l
'uranium) ou encore quand l'homme en produit dans ses réacteurs ou accélérateurs.

Source  infos laradioactivite.com

Etats d'énergie du noyau

 

Des analogies avec l'atome

  Spectre gamma
La conséquence de l'existence de niveaux d'énergie dans les noyaux est l'émission de photons gamma d'énergies caractéristiques. Ces gamma sont de véritables empreintes digitales, utilisées pour identifier la présence des noyaux radioactifs dans un échantillon de matière. L'image montre la répartition en énergie des photons sortant d'un tel échantillon et dont l'énergie a été mesurée avec une grande précision. On aperçoit une suite de raies caractéristiques des éléments présents. Le fond continu est dû à des gamma incomplètement détectés. Il s'agit bien de gamma car l'énergie de ces photons dépasse
la centaine de milliers d'électronvolts, énergie maximale des rayons X issus des atomes.
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Les noyaux sont a priori très différents des atomes. Cent mille fois plus petits, ils sont plus complexes. La matière nucléaire est compacte alors que l'espace atomique est essentiellement constitué de vide. Pourtant noyaux et atomes présentent des traits communs.

Les noyaux sont également gouvernés par les lois de la mécanique quantique qui prennent le pas sur celles de la mécanique classique à l'échelle microscopique. Le noyau ne peut se retrouver que dans un nombre limité d'états. Ces « états » sont caractérisés en premier lieu par une énergie. L'état que le noyau finit par
atteindre quand il est livré à lui-même est celui dont l'énergie est minimum : c'est l'état « fondamental ».

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Une colle nucléaire ...
La cohésion de la matière nucléaire est assurée par une attraction extrêmement intense qui l'emporte sur la répulsion due à la charge électrique des protons. Cette « interaction forte » est à courte portée car un proton ou un neutron ne ressentent pas d'effets à distance d'un noyau . L'attraction se fait fortement sentir dès que le nucléon (ici un neutron) entre en contact avec le noyau qui est capturé. Cette « colle nucléaire » a été représentée sur la figure enrobant nucléons et les noyaux.
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Ils tiennent ensemble sous l'effet d'une interaction de contact, appelée « nucléaire » ou forte, car il s'agit de la force dominante. Bien qu'extrêmement intense, l'interaction nucléaire est restée longtemps insoupçonnée, parce qu'elle est à très courte portée. Elle le serait encore, sans la découverte en 1896 de la radioactivité. Cette courte portée se manifeste par le fait que des neutrons peuvent passer au voisinage immédiat d'un noyau sans être captés.

Des forces de répulsion électromagnétiques s'exercent dans le noyau entre charges électriques de même signe. Ces charges sont portées par les protons. Les protons étant pratiquement au contact, il faut que les forces nucléaires attractives soient très intenses pour vaincre la répulsion de ces charges confinées dans une minuscule sphère dont le rayon est de quelques millionièmes de milliardième de mètre.

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La répulsion électrique des protons

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Le noyau de l'atome d'hydrogène se réduit à une particule unique, porteuse d'une charge électrique positive : le proton. La valeur de cette charge (appelée e) est 1,6 dix milliardième de milliardième de Coulomb, l'unité standard de charge électrique. Cette charge si infime est considérée comme élémentaire, car on ne connaît pas de corpuscules (hormis les quarks) possédant des charges plus petites et toutes les charges observées dans les atomes et les molécules en sont un multiple entier, positif ou négatif.

La charge du proton a exactement la même valeur que celle d'un
électron, mais avec un signe opposé, ce qui assure la neutralité électrique des atomes. Les noyaux contiennent un certain nombre de protons, appelé conventionnellement Z. Leur charge électrique est un multiple, Ze, de la charge e du proton.

Le proton n'est pas une particule élémentaire. Si on l'assimile à une petite sphère, la mesure de son rayon conduit à une valeur de l'ordre de 1 fermi, un millième de milliardième de millimètre. Sa masse est 1836 fois celle de l'électron. Elle reste très petite : 1,672 milliardième de milliardième de milliardième de kilogramme.

On sait depuis les années 1970, que le proton, comme le
neutron, est composé de corpuscules, appelés quarks, maintenus par des forces attractives très intenses. Les quarks sont comme l'électron des corpuscules élémentaires. Ils sont dotés d'une charge d'un type nouveau que ne possèdent pas les électrons, appelée charge forte ou charge de couleur. Les protons et neutrons, malgré les quarks en leur sein, possèdent aussi une charge forte globalement nulle (dans le langage des physiciens ils sont sans couleur'').

Un parallèle entre charge électrique et charge « forte ».

Les charges électriques permettent de former des atomes, qui sont des assemblages de noyaux et d'électrons dont les charges positives et négatives se compensent. Les atomes se groupent en molécules (également électriquement neutres) en partageant des électrons porteurs de charges électriques.

De même, les charges « fortes » assemblent des quarks pour former deux espèces de
nucléons , les protons et des neutrons. A l'intérieur des nucléons, ces charges fortes se compensent si bien que leur charge forte globale est nulle. Les nucléons se groupent en assemblages, les noyaux ((*)http://www.laradioactivite.com/fr/site/images/body/note.gif). Dans la matière nucléaire, les nucléons sont les équivalents des atomes de la matière atomique, les noyaux sont les équivalents des molécules.

A très courte distance, au contact les uns des autres, les neutrons et les protons sont soumis de manière équivalente aux forces qui agglomèrent les nucléons pour former les noyaux. Les deux espèces de nucléons jouent un rôle semblable à l'intérieur desc noyaux. Mais les neutrons, électriquement neutres, ne subissent pas la répulsion d'origine électrique que subissent les protons du fait de leur charge éleectrique. Du fait de cette répulsion qui croit avec le nombre de protons, on observe un excédent de neutrons de plus en plus accentué quand les noyaux deviennent gros.

Dans la matière nucléaire
, le neutron est stable, mais il est instable à l'état libre. En effet, le neutron est un peu plus lourd que le proton. Cet excédent de masse, donc d'énergie selon la relation d'Einstein, est suffisant pour qu'il puisse se transformer en proton en émettant un électron et un antineutrino.

Des neutrons se transforment aussi en protons à l'intérieur de certains noyaux quand ils sont trop nombreux : c'est l'origine de la radioactivité
bêta.

La durée de vie moyenne du neutron à l'état libre est de l'ordre du quart d'heure. On ne trouve donc pas de neutrons libres dans notre environnement, en dehors de ceux fraîchement formés, issus du rayonnement cosmique dans la haute atmosphère ou générés par les réacteurs
.

L'agent des réactions nucléaires

Le neutron étant neutre n'est pas repoussé par la charge électrique des noyaux. Il constitue un projectile de choix pour produire des réactions nucléaires, comme le remarqua Rutherford quand il suggéra en 1920 l'hypothèse « d'une sorte d'atome neutre qui ne serait pas de l'hydrogène ». Son intrusion peut rompre l'équilibre délicat des nucléons et déclencher des réactions nucléaires, dont la plus connue est la réaction de fission de l'uranium.

Des neutrons sont libérés en abondance dans le c
œur des réacteurs nucléaires, à la suite de réactions de fission en chaîne. La science des flux de neutrons s'appelle la neutronique. La maîtrise de ces flux est un art dont dépendent la bonne marche et la sûreté des réacteurs.

On utilise aussi des sources de neutrons pour produire des atomes radioactifs pour des applications médicales, industrielles ou de laboratoire. Le fait que le neutron soit neutre, empêche de l'accélérer et de le guider par des champs électriques et magnétiques. Il n'existe pas d'accélérateurs de
neutrons.

Spectre gamma du cobalt-60

 

Les états excités du Nickel-60 sont atteints lors de la désintégration bêta d’un élément radioactif très utilisé en médecine, le cobalt-60. Lors du retour à l’état fondamental, divers gamma sont émis, selon le chemin choisi par le noyau pour atteindre le repos. Certains sont plus fréquents que d’autres. Dans cet exemple, on observe dans pratiquement 100 % des retours deux gamma émis en cascade d’énergie voisine de 1 MeV . Les autres gamma jouent un rôle marginal. Ces deux gamma d’énergies caractéristiques (1.17324 et 1.33250 MeV) offrent une signature extraordinairement sensible de la désintégration du cobalt radioactif.

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Quand le noyau se trouve dans un autre état, il dispose d'un supplément d'énergie. Il retourne à l'état normal (celui de repos maximum) et se débarrasse de son énergie d'excitation en émettant un photon d'énergie caractéristique, appelé photon γ ou gamma. Ces photons sont de même nature que les photons et rayons X émis par les atomes, mais leur énergie est beaucoup plus grande : couramment de l'ordre du million d'électronvolts (MeV).

Les états d'énergie de la communauté de nucléons assemblée en noyau sont variés. Tout d'abord, on observe, comme dans l'atome, l'existence de couches. Les énergies de liaison des nucléons du noyau ne peuvent prendre qu'une suite de valeurs imposées correspondant à autant de « couches ».

Par exemple, des configurations avec 2, 8, 20, 28, 50, 82, 126 nucléons d'une espèce confèrent une stabilité plus grande au noyau. Il y a analogie avec la stabilité des atomes de gaz rares dont la couche externe est complète. Ces nombres sont dits « magiques ».

En plus de cette structure en couches, le noyau peut avoir des mouvements collectifs qui correspondent à de nouveaux états. Ainsi la communauté de nucléons peut entrer en vibration. Les énergies de ces vibrations ne peuvent prendre que des valeurs bien déterminées, en vertu de la mécanique quantique.

Enfin, le noyau n’est pas forcément sphérique, il peut se déformer et subir un mouvement de rotation collectif. Les énergies de ces états de rotation ne peuvent prendre qu'une série de valeurs déterminées. On dit qu'elles sont quantifiées.

Niveaux d'énergie du Nickel-60

 

Ce diagramme représente l’échelle des énergies d’excitation permises pour un noyau de nickel-60, résultat de la désintégration du cobalt-60. Le niveau le plus bas, appelé niveau fondamental, correspond au repos. Quand le noyau est dans un des niveaux excités (l’un des barreaux de l’échelle), il retourne immédiatement au niveau fondamental en émettant un ou plusieurs gamma d’énergies caractéristiques. Ces énergies sont obtenues en faisant la différence des énergies de départ et d’arrivée, définies très précisément. Les transitions en cascade numérotées 4 et 5 , 1000 fois plus fréquentes que les autres ont été représentées par des flèches épaisses.

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Forces Nucléaires

Trois forces en action dans le noyau et leur hiérarchie

(Les forces faibles)


Trois types de forces entrent en compétition dans le noyau. La principale est la force ou interaction nucléaire ou forte qui assure la cohésion des noyaux car est attractive. Elle est responsable aussi de la radioactivité alpha. La seconde, appelée électromagnétique, est répulsive mais moins intense. La troisième force est appelée "interaction faible". Ni attractive, ni répulsive, elle agit à l’intérieur même des nucléons. Elle transforme une espèce de nucléon (proton ou neutron) dans l’autre espèce et vice-versa, provoquant la radioactivité bêta. La stabilité ou l'instabilité d'un noyau sont le résultat de
la compétition entre ces trois interactions.


Le noyau est pratiquement incompressible. En son sein,
protons et neutrons sont en contact comme les molécules d'un liquide.

Deux charges électriques de même signe se repoussent. Cette répulsion varie en raison inverse de la distance selon la loi de Coulomb. Les protons (en bleu) sont soumis à cette répulsion dans le noyau, contrairement aux neutrons (en rouge) dépourvus de charge électrique qui ne subissent pas la « répulsion coulombienne ». Sans les forces nucléaires qui maîtrisent la répulsion des protons, le noyau exploserait. Il faut que ces forces soient très intenses pour arriver à confiner les protons dans un volume aussi petit que le noyau.

 

L'exemple du tritium, le plus simple des noyaux radioactifs, montre comment la nature à recours à transformation d'un neutron en proton, due aux « forces faibles » pour modifier le rapport entre lesdeux espèces de nucléons. Le tritium, pourrait expulser un de ses deux neutrons mais cette expulsion ne se produit pas spontanément car elle coûte de l'énergie. Par contre, la désintégration d'un neutron en proton accompagné d'un électron bêta et d'un antineutrino, libère un peu d'énergie Cela suffit pour que le tritium soit radioactif. C'est la force faible qui rend le tritium instable.

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La troisième force présente dans le noyau est une force discrète. Elle joue pourtant un rôle fondamental dans l'univers. Sans la « force faible », le soleil s'arrêterait de briller parce qu'il ne pourrait pas fusionner l'hydrogène en deutérium. En rendant possible, si le bilan énergétique le permet, de transformer un proton en neutron ou inversement, la force faible dépeuple les coteaux de la vallée de stabilité et rassemble tous les noyaux au fond de la vallée.

Sans l'intervention des forces faibles, nous aurions bien davantage que 287 nucléides « naturels » dans notre environnement. L'expulsion d’un proton ou neutron coûte de l'énergie et faute de pouvoir transformer l'un dans l'autre plusieurs milliers de noyaux radioactifs deviendraient stables.